Alors qu’il lit un quotidien

vaudois, un jour de 1979…

Eric Chardonnens tombe sur une photo qui le choque. On y voit un ancien Venom de l’armée suisse découpé à la tronçonneuse. Il se dit alors qu’il faut absolument en sauver un du massacre. Il effectue divers téléphones à gauche et à droite, notamment à Berne et Dübendorf et finit par tomber sur la personne responsable de la liquidation de ces avions. Il apprend alors qu’ils ne sont pas à vendre mais suite à son insistance, son interlocuteur accepte de se renseigner auprès de sa hiérarchie. Une enquête est alors faite par la police dans le village d’Eric, notamment auprès du syndic. L’armée veut savoir qui est ce civil qui veut acheter un jet, une chose qui ne s’était jamais faite, à plus forte raison que nous sommes en pleine guerre froide. Très vite sa qualité de passionné d’aviation est établie et l’appareil tant souhaité lui est proposé pour CHF 8’000.-. L’avion est complet, en état de vol et seuls quelques appareils de navigation et l’armement ont été ôtés.

Mais 8000.- est une somme est élevée pour l’époque, à plus forte raison qu’Eric Chardonnens est en première année de médecine et qu’il n’a donc pas le moindre sou. Il emprunte la somme à son père et à un voisin.

Proposé pour CHF 8’000.-. L’avion est complet, en état de vol et seuls quelques appareils de navigation et l’armement ont été ôtés. Mais la somme est élevée pour l’époque, à plus forte raison qu’Eric Chardonnens est en première année de médecine et qu’il n’a donc pas le moindre sou. Il emprunte la somme à son père et à un voisin.L’armée lui demande alors s’il veut son avion livré par hélicoptère, d’une seule pièce, réacteur ôté où par camion remorque. Le coût n’est pas le même et il opte pour la seconde solution. Il faut encore trouver un endroit pour l’entreposer, un endroit qui ne lui coûte rien, toujours faute de moyens. Il est heureux de trouver un dépôt à Fribourg.

Eric Chardonnens n’est pas au bout de ses peines car plus tard le dépôt est vendu et il faut…déménager. Une opération qui se renouvellera à quatre reprises. L’idée finale est de mettre sur pied une association et de faire voler ce Venom.

Les années passent et le Musée d’aviation Clin d’ailes, à Payerne voit le jour. Son vice-président, Raymond Clerc, un ancien de l’Escadrille 5, comme Eric, cherche un Venom et s’adresse donc tout naturellement à lui pour lui demander s’il ne veut pas par hasard s’en défaire. Ayant entre-temps renoncé à le faire voler il décide de l’offrir au musée qui le restaure complètement et où on peut actuellement l’admirer. Son but, qui était de sauver un tel avion de la ferraille, est donc atteint !