Nous sommes en 1995, Eric Chardonnens a terminé ses études de médecine et ouvert un cabinet. Il décide alors de passer son brevet de pilote et d’arrêter l’aile delta, il en a fait par tous les temps dans toutes les conditions pendant 20 ans. Il fait son brevet de pilote à Epagny-Gruyères, dans le but bien arrêté de voler sur des machines anciennes, datant des années 40 à 60 environ. C’est ainsi qu’il vole durant cinq ans sur le Bücker du club local. Il obtient sa licence d’acrobatie. C’était une pleine passion, « le plaisir à l’état pur », dit-il. Mais il y a un bémol. Il n’est pas seul et l’appareil n’est pas toujours disponible comme il le souhaiterait. C’est là qu’il se décide à franchir le pas. Si l’occasion se présente il en achète un. Et voilà qu’en lisant l’Aéro-Revue, dans le courant de l’an 2000, il tombe sur une annonce de l’OFAC qui vend deux Bücker, un Jungmann et un Jungmeister
Le « stradivarius de l’air »...
Eric Chardonnens se passionne pour l’acrobatie et fait partie des admirateurs de Francis Liardon, le champion du monde de 1958 de voltige qui volait sur cet avion mythique. C’est le Stradivarius de l’air, dit-on, un appareil qui se pilote avec deux doigts, un des avions les plus équilibrés jamais construit, dit Eric Chardonnens. Il avait été construit dès 1934 par les Allemands qui voulaient introduire la discipline de l’acrobatie aérienne aux Jeux olympiques de 1936, à Berlin. Finalement la discipline n’a pas été retenue, puis il y a eu la guerre et l’avion a été utilisé dans l’armée comme avion d’entraînement pour l’acrobatie et le combat aérien. Eric savait qu’il n’y avait plus que deux appareils en état de vol en Suisse, soit un à Langenthal et un autre à Altenrhein. Eric Chardonnens laisse entendre dans le milieu des vieux avions que si l’un ou l’autre apprend qu’un tel appareil est à vendre il faudrait le lui dire. Un jour, il reçoit un téléphone de Laurent Calame, mécanicien travaillant avec Daniel Kobket, qui lui apprend qu’un Jungmesiter, basé en Allemagne, est à vendre. De plus il est en parfait état et c’est un ancien avion de l’armée suisse, le U-64
Pour en assurer les coûts d’entretien, l’avion est placé dans une association regroupant, outre Eric Chardonnens, les mécaniciens Daniel Koblet et Laurent Calame qui en assurent l’entretien et qui peuvent ainsi le voler. Le « Cathy » est parfois demandé en meeting et Eric Chardonnens entend se perfectionner encore sur cet appareil pour pouvoir offrir de belles prestations en public. A noter qu’avant d’arriver en Allemagne, cet appareil a passé quelques années en Angleterre où il a beaucoup été utilisé pour le tournage de films relatant des combats de la Première guerre mondiale, notamment-
Eric jubile, il décide d’aller le voir. L’avion appartient à un particulier qui l’avait acheté pour le seul plaisir de le voir voler ne l’ayant jamais piloté lui-même. L’appareil a été refait à neuf par la firme Bitz, située en Allemagne. Le rêve ! Enfin presque… car il faut encore à Eric surmonter une « épreuve », la discussion avec sa femme qui ne voit pas forcément d’un bon œil l’arrivée d’un second avion ! La « négociation » aboutit et l’avion est baptisé « Cathy », du prénom de sa femme ! C’est Daniel Koblet qui va le chercher, Eric n’ayant pas encore volé un tel appareil, avec moteur en étoile.