Reportage

Texte et photos Maurice Gehri

 

Dès qu’il apprend qu’un ancien Mirage III biplace des Forces aériennes suisses est en cours de mise en conformité pour pouvoir effectuer des vols avec passagers, Eric Chardonnens s’inscrit! Il est naturellement le premier et il va attendre patiemment pendant cinq ans! Puis début 2008 il apprend que le 1er vol est programmé pour septembre. Il va ronger son frein jusqu’à cette date.

16 septembre 2008

Je sonne à la porte de la villa d’Eric située dans les vignes et dominant le lac, ce fameux mardi 16 septembre. Il est 07h00 et je suis donc à l’heure pile. Eric semble ne pas être réveillé depuis bien longtemps. Il a le cheveu en bataille et me reçoit en chaussettes…

L’excitation est déjà perceptible. Il ne se déplace chez lui qu’au pas de course! « Attention de ne pas chuter dans les escaliers Eric ! ». Un peu plus tard il me montre son bras « J’ai déjà la chair de poule ! » Il montrera ce même bras à plusieurs reprises dans la matinée…

Un morceau de tresse et un café avalés en vitesse sur un coin de table et c’est le départ en Porsche pour Payerne. Il se « mélange » un peu en passant les vitesses mais on sera à l’heure ! Le vol est prévu à 11h00 mais il est convoqué pour 08h00 déjà pour être briefé et équipé. A Payerne on retrouve Raphaël, son mécano du Vampire qui a tenu à vivre ce grand moment, lui aussi. Il y a des plantons de circulation militaire à chaque intersection, une signalisation ad’hoc. C’est du sérieux !

« Je suis le passager du Mirage » lance Eric, en guise de laissez-passer, au planton du dernier barrage filtrant, « ma femme et mon père arriveront plus tard… ». Arrivés devant le Musée nous nous trouvons en présence de Thierry Goetschmann, unique pilote suisse en possession d’une licence Mirage valable. Il lui explique brièvement le déroulement de la matinée. On s’installe à une table de la buvette du musée et Thierry Goetschmann explique à Eric Chardonnens à quoi il doit s’attendre dans les contacts qu’il va avoir ensuite avec la presse

Puis on gagne le « U « abri militaire dans lequel est stationné l’avion. Claude Nicollier qui prépare un vol passager sur Hunter vient saluer Eric. Puis petit tour de la machine. Ensuite Thierry et Eric s’installent dans un petit coin pour le briefing du vol. Eric Chardonnens connaît le cockpit puisqu’il a reçu une solide documentation décrivant en détail ce qu’il doit savoir, notamment en cas d’éjection. Le passager doit s’éjecter le premier… Thierry Goetschmann explique en détail les différentes phases du vol, le parcours prévu…

Autour de l’avion…

Pilote et passager font ensuite le tour de l’avion. Eric s’installe au cockpit où toutes les explications nécessaire lui sont fournies par son pilote. La halle est pleine de mécaniciens, tous des anciens du Mirage, dont certains sont maintenant sur des machines actuelles et d’autres à la retraite. Tous bénévoles, ils s’activent pour la préparation du vol. On décèle une certaine excitation bien compréhensible mais les gestes sont précis chacun sait ce qu’il doit fair

45 min plus tard…

Du beau monde à l’arrivée !

45 minutes se sont écoulées, un haut-parleur annonce le retour imminent du Mirage qui sera escorté par deux F/A 18 en retour de mission. Effectivement on les voit arriver dans le lointain, instant extraordinaire. Le Mirage fait encore un passage en solo à grande vitesse puis se pose en douceur. Il vient s’arrêter devant le musée. La verrière s’ouvre les applaudissements crépitent, les flashs des photographes aussi !