Daniel Koblet 1959 – 2020

Etait particulièrement connu dans le domaine aéronautique pour trois raisons. Il a dirigé un atelier de réparation d’avions à Bex, qu’il a remis pour prendre une retraite bien méritée, dont il n’a hélas pas pu profiter.

  Daniel a piloté de nombreuses machines anciennes avec lesquelles il a notamment participé à plusieurs tournages de films et il était également examinateur OFAC. Il avait plus de 1800 heures de vol à moteur à son actif.

Hommage à Daniel Koblet

Un an déjà….

5000 heures de travail pour un avion !

En 1986, Daniel Koblet décide de se mettre à son compte. Il travaille tout d’abord comme itinérant sur divers terrains tout en bénéficiant d’un local à Yverdon où il effectue des révisons. Dès 1994 il s’installe à Bex, où il crée l’atelier MAS, qu’il exploite actuellement avec trois collaborateurs. Il y pratique l’entretien de divers avions, d’anciennes machines notamment que l’on ne peut pas confier à n’importe qui et dont il est, avec Laurent Calame, un fin connaisseur. Ensemble ils remettent en état des avions dont on a peine à imaginer au départ qu’ils puissent encore voler un jour, c’est le cas, pour n’en citer qu’un, d’un T6 qui a nécessité un engagement considérable, quelque 5000 heures de travail.

Un pilote au destin incroyable !

Le destin de pilote de Daniel Koblet, c’est un peu une histoire de famille, raconte-t-il. Disons qu’il est tombé dans la marmite dès son tout jeune âge ! Alors qu’il est adolescent, son grand-père crée un club de vol à voile à Winterthur. Sa mère et son oncle y font du vol à voile. Daniel Koblet est donc imp régné de ce milieu. En 1976 il débute dans le domaine aéronautique par le vol à voile, mais à Bex. Nous sommes en 1980. Il fera de la compétition pendant une dizaine d’années en totalisant un millier d’heures de vol. Il passe sa licence de vol à moteur et commence alors à voler sur d’anciens avions, Il n’y a pas à proprement parler de transition à passer pour le pilotage d’avions monoplaces, anciens, explique-t-il, il faut « tout simplement » faire une prise en main. Daniel Koblet a ainsi l’occasion de se mettre aux commandes de divers avions, Moth Major et Broussard. Chez Aéro-Rétro, une association basée à St-Rambert d’Albon, dans la Drôme, il y effectue divers travaux pendant de nombreuses années

Tournage de films

Daniel Koblet entre en contact avec Jean Salis, collectionneur bien connu, qui lui donne l’occasion de voler P2, T6, Bücker SE 5 (réplique chasseur biplan 1ère guerre mondiale ) et Albatros. La plupart de ces vols sont effectués pour le compte de l’industrie cinématographique. « Dien Bien Phu » de Pierre Schoenfoerfer, sorti en 1992 et tourné au Vietnam. « les Faux fuyants », «  Le garçon aux yeux gris », de Téchiné, avec Emanuelle Béart, en 2002. Il a également l’occasion de participer à un épisode de la série « Sauvetage », pour ne citer que les principaux. Mais il tourne encore d’autres films en France, Luxembourg, Yougoslavie Suède et Hongrie

Tournage du film « Amelia »

Une histoire de fou…

Le dernier film a conduit Daniel Koblet en été 2008 en Afrique du Sud pour une sous-production de la FOX, « Amélia », l’histoire d’une aviatrice, avec Hilary Swank et Richard Gere notamment. Pour ce tournage, Daniel Koblet est parti sept semaines, dont quatre ont été consacrées au convoyage du bimoteur Lockeed 12 Electra, vedette du flim. Il ne suffit pas de fréquenter régulièrement Daniel Koblet pour tenter de le faire parler… Il fait preuve d’une incroyable réserve, naturelle chez lui ! Le périple africain auquel il a participé mériterait qu’on lui consacre ici plusieurs pages… Aucune gloriole pour lui . Il « lâche » difficilement quelques anecdotes. Les participants à cette épopée africaine ne sont heureusement pas tous comme lui ! Ceux qui sont intéressés par cette fantastique aventure pourront en connaître tous les détails.

La première partie du récit figure dans l’édition de janvier de la revue AVIASPORT. L’auteur y relate dans le détail et surtout de façon fort savoureuse les préparatifs de cette folle aventure, ça se lit comme un roman ! Un véritable roman d’aventures ! Ainsi apprend-on dans le dernier paragraphe de cette première partie, que ces aviateurs ont connu mille et une mésaventures. Ils vont payer le litre d’essence jusqu’à sept Euros au Caire et même dix à Luanda… Ils vont payer 11’000 euros en Guinée Equatoriale pour libérer avion et équipage d’un véritable racket d’Etat. Histoire de fou, on se réjouit de connaître la suite !

Récupération d’avions dans le monde…

Hô Chi Minh/Vietnam

Récupération d’un Bearcat et de deux A 37

Daniel Koblet est également sollicité pour faire de la récupération d’aéronefs. La première fois, il est allé en Egypte en 1982 avec Jean Salis dans le but de récupérer des Yak 11 ayant appartenu aux Forces aériennes égyptiennes. Il a fallu dix personnes pendant dix jours pour démonter ou finir de démonter 42 appareils entreposés dans une décharge ! Les avions ainsi démontés ont été mis en container puis expédiés en Europe pour être en grande partie vendus.

 

En Colombie…

Daniel Koblet est ensuite allé en Colombie, en 1988 pour récupérer un Mustang P51 en état de vol qui a été démonté et expédié sur Paris où il a été remonté avant de gagner le terrain d’Aéro-Rétro. Il a aussi été en Russie pour faire une inspection d’un Yak 9. En 2007 il a remonté à Sion un Yak 9 arrivé des USA. Appareil qu’il avait été préalablement voir sur place. Il a aussi été chercher un Avenger en Angleterre, qu’il avait préalablement inspecté!

« Daniel Koblet légende de

l’aviation historique helvétique « 

Revue Aviasport 2009